En terme agricole ou forestier on définit généralement par « sol » la partie de terre colonisée par les racines. On peut également intégrer dans le sol la partie de terre située juste au-dessous cette zone si elle a une influence significative sur la partie supérieure.
Selon les régions, le sol à une épaisseur de quelques centimètres à plusieurs mètres. Il s’enrichit peu à peu grâce à la décomposition des plantes qui s’y développent et meurent, laissant à terre, pétales, fruits, feuilles et brindilles et qui forment l’humus.
La qualité du sol dépendra sa faculté à former une association harmonieuse entre les particules fines (argile) et l’humus que l’on appelle le complexe argilo-humique. Un bon équilibre de ce complexe permettre d’obtenir le sol idéal : riche en éléments nutritifs, de Ph neutre (6/6.5), bien drainé en hiver et frais en été. Ce type de sol que l’on peut qualifier de « terre de jardin ou franche » est quasiment adaptée à la bonne croissance de tous les types de plantes.
Malheureusement dans la plupart des cas le sol sera plus ou moins éloigné de ce standard idéal en raison de sa composition (sable, argile, limon, cailloux), des conditions météorologiques, de la présence de calcaire… et sera plutôt humide, sec, pauvre ou trop calcaire et pourra même présenter des caractéristiques pouvant sembler contradictoires : En Sologne, certains terrains sableux sont très humides en hiver et très secs en été ce qui constitue une double difficulté pour la végétation.
Il est donc essentiel de connaître la nature de son sol avant toute plantation afin de choisir les plantes les plus adaptées et appréhender les éléments qui permettront de l’améliorer (travail de la terre, apport de fumure...).
On compte 4 éléments majeurs dans la composition des sols : l’argile, la silice (sable), le calcaire et l’humus (ou terreau naturel).
Un sol sera dit argileux, sableux, calcaire ou humifère en fonction de l’élément dont il sera majoritairement composé.
Analyser et déterminer votre type de sol
- Prélevez une tranche de terre à hauteur de fer de bêche.
Les premiers indices seront sa couleur et sa consistance :
Les couleurs
* Marron indique une richesse en matière organique.
*Un sol à tendance blanche est donc pauvre.
* Les particules rouilles et marbrures ocres indique une oxydation du fer qui est provoquée par une humidité excessive une partie de l’année. Le sol est donc hydromorphe.
* Les marbrures bleues indique une réduction du fer qui est provoquée par une humidité excessive toute l’année. Le sol est donc très hydromorphe.
La consistance
Un bon sol est structuré ce qui implique la présente de mottes de terre que l’on peut diviser facilement et qui ont un aspect granuleux. Cette structure est le fruit de l’association entre l’argile et l’humus.
Un sol non structuré est soit sableux (la terre coule entre les doigts tel un sablier) soit compact avec une présence excessive d’argile (donnant un aspect pâte à modeler).
En dehors de l’étude de votre sol, n’hésitez pas également à regarder la nature et les plantes qui poussent dans les jardins autour de votre terrain : il n’y’a pas de raison qu’un arbre qui pousse très bien chez votre voisin ne pousse pas chez vous…
De plus certaines plantes sont des indicateurs très révélateurs sur le type de sol en particulier lorsqu’ils sont venus naturellement :
Fougère aigle, bruyère : sols sableux acides et bien drainants (souvent secs)
Châtaigniers, chênes rouges : sols acides et profonds
Peupliers trembles : Sols humides
Ronces, orties : terrains riches, drainants mais restant frais en été
Les principaux types de sols
Terre argileuse
Elle est d’un brun plus ou moins foncé, devient collante s’il pleut et dure comme de la pierre quand elle sèche. De manière générale, elle est riche en oligo-éléments et sels minéraux car l’argile retient l’eau et empêche ceux-ci d’être lessivés vers des couches plus profondes du sous-sol.
Une bonne terre argileuse sera bien structurée et de couleur marron avec la présence de racines et de vers de terre.
Une mauvaise terre argileuse a un aspect plus jaune avec des taches ocres et la présence de peu ou pas de racines, elle prend un aspect compact. C’est une terre que l’on peut qualifier d’asphyxiante.
Pour corriger un excès d’argile vous pouvez apporter du sable en mélange et même éventuellement des cailloux pour améliorer le drainage. Si votre sol est très argileux en profondeur remplacer la terre du fond par de la terre de surface (prise sur les côtés du trou).
Dans les terrains très humides faire une légère butte de façon à planter votre arbre sur une surface légèrement bombée qui permettra un meilleur drainage.
À retenir : Les différents apports de sables ou de fumure ne modifie la terre que sur un volume limité. En cas de plantation d’arbres ou arbustes à racines profondes, choisissez des espèces adaptées à la structure naturelle du sol.
Sol argileux structuré
Terre sableuse
Légers et meubles, les sols sableux sont extrêmement faciles à travailler. Ils se réchauffent rapidement au printemps et les semis y lèvent de manière précoce. Point négatif : trop drainants, ils ne retiennent pas l’eau et les éléments fertilisants y sont lessivés.
Sol sableux sain
Ils sont donc pauvres et nécessitent des arrosages réguliers. Des apports en humus, marne (Roche tendre constituée de calcaire et d’argile, le tout mêlé à du sable), fumier, compost et terreau permettent de rééquilibrer le milieu.
Bien amendée, un sol sableux devient une très bonne terre potagère et les résineux s’y plaisent naturellement
Certains sols sableux se trouvent au-dessus d’une couche argileuse compacte : En hiver une nappe d’eau se forme sur la couche d’argile et colonise la couche de sable donnant un sol très humide, l’été elle se retire et le sol devient très sec. Des traces ocres dans le profil de votre sol permettent de reconnaitre cet excès d’eau.
Sol sableux présentant des traces d’hydromorphie
A retenir : Dans les terrains drainants (sans excès d’eau l’hiver), il faudra privilégier une plantation en automne (fin novembre/fin décembre) et dans les terrains plus humides en hiver une plantation en février mars. Un bon indicateur : si votre trou de plantation se rempli d’eau sans pluie c’est qu’il vaut mieux patienter. Dans tous les cas prévoir la mise en place d’un paillage au pied de la plante pour maintenir la fraicheur et économiser les arrosages.
Il existe un intermédiaire entre le sable et l’argile : le limon. Sa présence est facilement reconnaissable au touché : il a la même consistance que la farine, il donne donc une impression de douceur sur les doigts.
Les sols limoneux sont en général peu structurés et pauvres mais par contre ils sont souvent frais en été, drainants et profonds. Ce sont souvent d’excellents sols forestiers.
Terre calcaire
On peut considérer une terre calcaire à partir d’un PH supérieur à 6.5/7. Vous pouvez faire un test PH au moyen de bandelettes vendues dans le commerce ou plus simplement demander aux cultivateurs du secteur.
Si elle ne contient pas trop d’argile elle est d’un brun clair à blanchâtre. Elle est friable et contient beaucoup de cailloux de toutes tailles.
Elle ne retient pas l’eau et se trouve sec en été et pauvre car elle bloque les oligo-éléments et le fer. Il faut donc apporter un amendement ainsi que de l’engrais de manière régulière.
Leur forte alcalinité peut provoquer des maladies de ‘chlorose’ chez de nombreuses plantes. Les feuilles jaunissent tandis que les nervures restent vertes puis la plante devient chétive, voire meure. Il est donc indispensable de ne cultiver que des plantes qui supporte bien le calcaire car, malgré les amendements, on ne peut inverser cet excès. Malgré tout beaucoup d’arbustes, d’arbres, de conifères et de plantes vivaces s’y plaisent bien.
Sol calcaire séchant
Terre humifère
D’un brun sombre à noir, elle est composée principalement de déchets organiques décomposés. Friable mais souple elle retient à la fois l’eau et l’air. On la trouve plus particulièrement dans les sous-bois (riches en feuilles mortes décomposées).
Facile à travailler, elle restitue bien l’eau aux plantes mais reste très acide. Les racines s’y développent bien mais une cette acidité impose un amendement contenant du calcaire. C’est un milieu idéal pour les plantes de terre de bruyère de type azalée, camélia, rhododendron, etc.