Bien que très remplie, la durée de vie d’une abeille est extrêmement courte. Du mois d’avril à la fin septembre elle ne vivra que 4 à 6 semaines et sera d’abord nettoyeuse puis nourrice et selon les besoins elle pourra être une aide à la reine, cirière, ventileuse, gardienne et seulement vers la fin de sa vie elle deviendra butineuse. Ce processus est d’autant plus passionnant que ces rôles se repartissent et s’ajustent de la manière la plus fluide possible en fonction des besoins de la colonie. Pour préparer la longue saison d’hiver, la reine donne naissance en début septembre à un autre type d’ouvrières qui elles, vivront pendant environ 6 mois.
Lors de sa naissance, la première tâche de la jeune abeille est de grignoter l'opercule qui recouvrait sa cellule puis, elle nettoie les alvéoles qui serviront pour les générations suivantes ou pour de futures ressources.
Ensuite, l'abeille nourrice s'occupe des larves du couvain qui grandissent dans les alvéoles. Elle leur donne un mélange de miel, de nectar et de gelée royale. Elle peut rendre visite à la même larve jusqu'à 1 300 fois par jour si nécessaire !
De son côté, la reine ne peut parvenir à se nourrir, s'hydrater ou se nettoyer elle-même, étant occupée à pondre jusqu'à 2 000 œufs par jour. Elle est alors accompagnée de suivantes qui se charge des repas et de la toilette royale.
Les alvéoles sont fabriquées par des abeilles cirières ou maçonnes. L’abeille possède des glandes dites cirières, situées sur la face arrière de son abdomen qui lui permettent de produire cette cire. C’est en malaxant ces minuscules plaquettes avec ses mandibules qu’elle parvient à construire des rayons d'alvéoles.
Lorsqu'elle devient plus expérimentée, l'abeille occupe des rôles plus exigeants. La ventilation demande beaucoup d'énergie. Cette circulation d’air est vitale pour la régulation de la température de la ruche ainsi que pour le contrôle de l’humidité.
Lors de fortes chaleurs, elles forment ce qu’on appelle ‘une barbe’. Il s’agit de faire baisser la température à l’intérieur de la ruche. Pour ce faire, les abeilles se placent sur le pont d’envol en débordant sur la façade. Accrochées les unes aux autres, elles débordent de la planches et se laissent pendre dans le vide.
Ainsi massées tout autour de l’entrée et elles ventilent avec leurs ailes pour apporter l’air nécessaire à la régulation de la température.
Un autre rôle essentiel à la survie de la colonie : la gardienne. Comme son nom l’indique, c’est elle qui surveille l'entrée de la ruche. Le pillage du miel étant monnaie courante, seules ses congénères pourront réintégrer la colonie. C'est aussi elle qui sonne l'alarme lors d'une attaque de prédateur.
Enfin !
Oui, enfin, car c’est seulement à la fin de sa vie qu’elle devient butineuse. Elle a pour mission de nourrir et de constituer des réserves. Elle effectue des allers-retours constants entre fleurs ou arbres et colonie pour rapporter nectar, pollen et propolis. Elle peut voyager dans un rayon de 3 à 5 km autour de sa ruche. C’est ce travail exigeant qui, finalement, la fera mourir d'épuisement.
L’homme et l’abeille collaborent depuis la nuit des temps. C’est ce qui nous permet aujourd’hui de quantifier les dommages que les abeilles domestiques subissent. Toutefois, elles ne sont pas les seules pollinisatrices. Il existe un multitude d’abeilles sauvages qui sont tout aussi indispensables à la bonne fécondation de nos végétaux.
Pour aider à la survie de nos abeilles, on peut envisager nos plantations d’un angle légèrement différent en choisissant des essences à floraison et intérêt décalés dans les saisons.